Interview Florent HaninInterview Florent Hanin

Passeur décisif face à Auxerre le week-end dernier, Florent Hanin revient avec recul sur sa riche carrière, ses moments forts, ses meilleurs souvenirs et ses souhaits pour la suite de la saison.

Bonjour Flo. On sort d’une belle victoire à domicile face à l’AJ Auxerre, avec une deuxième passe décisive pour toi, comment te sens-tu ?

Je suis content d’avoir fait cette passe décisive mais surtout que l’équipe ait gagnée. C’est la troisième victoire depuis le début de l’année. Je me sens bien physiquement, dans la tête, et je pense que ça peut se ressentir sur le terrain. Je suis content d’avoir joué tous ces matchs, toutes ces minutes, et je suis satisfait des performances que je fais. L’équipe tourne bien et on est dans les objectifs donc je suis satisfait de ce début de saison et on progresse au fur et à mesure.

Cette passe pour Esteban Lepaul, ton binôme de chambre, a dû te faire plaisir ?

Avant tout, ça m’a surtout fait plaisir pour lui. On est tout le temps dans la même chambre. Il est en réussite donc ça me fait super plaisir pour lui. Le fait que ce soit moi ou quelqu’un d’autre qui lui fasse la passe décisive ne change pas grand-chose. Je suis surtout heureux pour lui car il a beaucoup travaillé pour en arriver là et c’est une belle réussite.

Florent Hanin lors de sa passe décisive pour Esteban Lepaul face à Auxerre (2-0)

Nous sommes sur une belle dynamique avec une 3ème victoire en Ligue 1, 2 clean-sheets à domicile en 2025, sur quoi avez-vous progressé ?

Sur le terrain, on se connait un peu plus car l’équipe a beaucoup changé par rapport à l’année dernière. Sur les trois premiers matchs, tout le monde n’était pas encore arrivé ou n’avait pas la même préparation donc on n’était pas encore forcément au niveau que demande la Ligue 1. Ce qui nous importait était de travailler, de continuer à progresser pour se mettre au niveau. Peu d’entre nous avaient connu la Ligue 1 ou y avaient joué longtemps, à part les recrues comme Jean-Eudes Aholou ou Haris Belkebla. Ils ont apporté leur expérience, ce qui est important.

Je pense que nous avons aussi évolué mentalement. Pour moi, le match déclic est celui à Marseille, quand on va chercher le match nul. Cela nous a montré qu’on pouvait tenir tête même aux meilleurs, ce qui a brisé cette barrière faite de sentiments d’infériorité ou de complexes. Ce match nous a beaucoup aidé mentalement. Derrière, on a eu les victoires contre Saint-Étienne et Monaco, qui nous ont permis de nous souder encore plus qu’on ne l’était déjà. Cela a permis de réellement lancer la saison au niveau du compteur de points.

Comment envisages-tu le déplacement à Lens ? À quel type de match t’attends-tu ?

Ce sera un gros match, avec un stade plein et une grosse ambiance. Il faudra faire abstraction de ça et se galvaniser sur le terrain. On a analysé leurs qualités et leurs défauts et ce sera à nous de nous y adapter, de créer des différences pour pouvoir faire un beau résultat chez eux.

On va parler un peu de toi. Tu as été formé au Havre. Comment se sont passées tes années au Centre de Formation ?

J’y suis arrivé vers l’âge de 11-12 ans. J’ai été repéré alors que je jouais dans un club de la région. J’ai fait toute ma formation au Havre, ça s’est très bien passé. Beaucoup sont restés de l’âge de 12 ans jusqu’à 18 ans, donc on a passé notre adolescence ensemble, c’était vraiment bien. On a aussi obtenu de bons résultats (deux demi-finales de Coupe Gambardella, une finale des Championnats de France U18, une finale du Championnat de France des Réserves). Un peu comme aujourd’hui ici, on était une belle bande d’amis.

Quels étaient tes modèles quand tu étais enfant ?

J’ai grandi lorsque la France a gagné la Coupe du Monde 1998, donc évidemment je regardais les joueurs qui jouaient à mon poste, comme Bixente Lizarazu, qui était très bon avec son association avec Zinédine Zidane sur le côté gauche. C’était beau à voir. Il y avait aussi Roberto Carlos et son fameux pied gauche. J’essayais de prendre exemple et de voir ce que je pouvais apprendre d’eux pour les adapter à mon profil.

Tu as toujours évolué au poste de latéral gauche ?

Quand j’étais plus jeune, j’ai joué un peu plus haut mais en arrivant au Havre, j’ai très vite été installé au poste de latéral gauche, qui correspondait plus à mes qualités. J’ai aussi un peu joué défenseur central, mais j’aimais moins car je ne pouvais pas monter. J’ai finalement été installé définitivement arrière gauche et j’ai travaillé le poste aussi bien tactiquement que physiquement.

Après ta formation au Havre, il y a ce départ au Portugal. Comment ça s’est fait ?

Au début, je ne pensais pas partir du Havre. À la fin de mes deux ans en professionnel, je me suis retrouvé aux stages UNFP. À la fin d’un stage, mon agent m’a parlé de l’intérêt du Leixões SC en deuxième division portugaise. Même si je ne connaissais pas le Portugal, j’y ai fait un essai d’une semaine qui s’est avéré concluant. Sportivement, ça s’est bien passé puisque j’ai fini dans l’équipe type du championnat. Administrativement, c’était plus compliqué donc j’ai souhaité partir. L’étape suivante a été Braga, qui sortait à l’époque d’une finale de Ligue Europa.

Tu as ensuite pas mal voyagé. Quelles ont été les expériences les plus marquantes ?

Étant jeune, Braga m’a envoyé en prêt à divers endroits pour que je m’aguerrisse. J’ai d’abord fait deux ans en prêt à Moreirense. Puis, je suis parti en Grèce au Panetolikos, en première division. J’y ai passé six mois avant de rejoindre Lierse en Belgique, Strömsgodset en Norvège et Saint-Gall en Suisse.

Lors de la saison 2019/2020, tu découvres l’Europa League avec le Vitoria Guimaraes. Peux-tu nous raconter ?

On a d’abord fait les tours préliminaires, en affrontant des clubs luxembourgeois (Jeunesse Esch), lettons (Ventspils) et roumains (Steaua Bucarest). Ce n’était pas facile et on était content de s’y qualifier. Derrière, on est tombé dans un groupe composé d’Arsenal, Francfort et le Standard de Liège. Ça a été une très belle expérience. On a fait de bons matchs contre de grosses équipes dans des stades magnifiques. C’était impressionnant. On a pris du plaisir malgré l’élimination et c’était super de découvrir la Ligue Europa. Ma femme avait pu venir lors du match à Arsenal et on a passé un beau moment.

Florent Hanin avec le Vitoria Guimaraes

C’est le club que supporte ta femme, tu y es très attaché ?

C’est le club que supporte ma femme et toute sa famille, ils y sont tous socios (supporters membres). Le père de ma femme m’a offert la carte de socios pour Noël. C’est un club que je suis au quotidien, je regarde les résultats. Ma femme m’a transmis l’amour de ce club et j’y suis très attaché.

Au niveau de l’adaptation de tes enfants, certains pays ont été plus compliqués que d’autres ?

Mes enfants n’ont connu que la vie au Portugal et la France. C’était surtout difficile pour ma fille d’arriver en France et à l’école en ne parlant pas la langue mais les choses ont très bien été mises en place pour lui permettre d’apprendre. Ensuite, le jeu est un langage universel entre jeunes, donc ça a été.

Tu découvres la Ligue 1 à 34 ans après avoir vécu la montée la saison dernière avec Angers SCO. C’est un accomplissement ?

Quand je suis arrivé au Paris FC, c’était pour boucler la boucle car je trouvais que c’était une anomalie d’avoir commencé en France et de ne jamais y avoir joué ensuite. Bien sûr, l’objectif était de découvrir la Ligue 1 et j’ai pu le faire ici.

Florent Hanin après la victoire face à Brest (2-0)

Toi qui as connu beaucoup de championnats, quel est le plus compliqué ?

La France fait partie des cinq meilleurs championnats d’Europe. Je pense qu’il est un peu plus évolué que les autres championnats que j’ai faits. Le Portugal y ressemble. Le championnat français est aussi plus physique et technique que le portugais mais ce n’est pas une différence énorme.

Quel est ton rôle dans le vestiaire ?

Je ne pense pas avoir un rôle en particulier. Par rapport aux jeunes, je pense qu’ils sont bien encadrés même si, s’ils ont besoin de conseils, évidemment on est là pour les aider. Je veux surtout apporter de la bonne humeur dans le vestiaire et que tout le monde se sente bien, c’est le principal.

On a parlé d’Esteban Lepaul plus tôt. Quels sont les autres joueurs dont tu es le plus proche dans le vestiaire ?

Il y a Esteban Lepaul, Jordan Lefort… Je passe aussi beaucoup de temps avec Himad Abdelli et Joseph Lopy en dehors du foot. Nos femmes se connaissent et les enfants ont à peu près le même âge, forcément ça rapproche. Il y a aussi Pierrick Capelle, mais je m’entends bien avec tout le monde aussi.

Florent Hanin et Jordan Lefort après la victoire à Monaco (0-1)

Quel est le plus beau souvenir de ta carrière ?

Bien sûr, il y aura la montée en Ligue 1 l’année dernière qui restera un moment fort de ma carrière. Il y aura aussi ma période au Vitoria Guimaraes avec la Ligue Europa. C’était des moments uniques passés avec des personnes avec lesquelles je suis resté ami. C’était super de pouvoir vivre ça.

Que peut-on te souhaiter pour 2025 ?

Évidemment, d’abord la santé, sans blessure ni rien de tout ça et, pour la fin de saison, que je continue à jouer, à faire des passes décisives et surtout qu’on arrive à se maintenir. Je pense que le club a sa place en Ligue 1 et j’espère qu’il y restera l’année prochaine.

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