Face au Paris Saint-Germain, lors de la 28ème journée de Ligue 1 McDonald’s, Himad Abdelli a atteint la barre des 100 matchs sous le maillot d’Angers SCO. Notre numéro 10 revient sur ce palier symbolique tout en abordant l’importante mission maintien pour laquelle le Club se bat cette saison.

Nous sortons d’une belle prestation collective face au PSG. Quel regard portes-tu sur ce match ?

Je pense qu’on a fait un gros match. Malheureusement, nous ne sommes pas revenus avec des points, donc c’est frustrant. On savait qu’en allant là-bas, ça allait être dur. On s’était préparés au mieux pour cette rencontre. Sur le contenu, c’était bien parce qu’on a eu des situations. Il n’y a pas beaucoup d’équipes qui arrivent à faire ce qu’on a fait au Parc des Princes. Après, comme je l’ai dit, on est repartis sans points. Le plus important, c’est d’obtenir des points.

Dimanche, nous accueillons Montpellier pour un match capital dans la course au maintien. Comment l’abordes-tu ?

On l’aborde comme toutes les semaines. On sait que c’est un match très important. On veut repartir avec une victoire et on fait tout à l’entraînement pour être prêt pour dimanche.

Quelle est ta philosophie sur le terrain ?

Mon style de jeu, c’est de me donner à fond, de faire ce que je sais faire et de donner un plus à l’équipe, si je peux.

Tu fais partie du top 10 des meilleurs dribbleurs du championnat. Tu as toujours eu ça en toi ?

Je pense que mon style, c’est dans la passe, dans la vision. S’il faut éliminer quelqu’un, je sais le faire. Mais ce n’est pas ma priorité.

Y a-t-il un joueur dont tu t’inspires ou qui t’a marqué à ton poste ?

Je pense que tout le monde le sait. Zinedine Zidane. Zizou, c’est le joueur qui nous a tous fait kiffer quand nous étions jeunes. Et plus particulièrement, moi, parce que c’est mon poste. Je n’essaie pas de le représenter mais j’ai bien aimé la façon dont il jouait.

Tu es quelqu’un d’assez calme sur le terrain. En dehors, tu es plutôt réservé ou blagueur ?

Ça dépend avec qui. Je suis blagueur, mais pas trop. Je m’entends bien avec tout le monde et c’est le plus important.

Cette saison, tu es également capitaine. Comment vis-tu ce rôle ?

Je le vis à fond ! À chaque match, j’essaie de me donner à fond pour maintenir le Club avec les coéquipiers et le staff et j’espère que ça va le faire en fin de saison.

« Je vis à fond mon rôle de capitaine ! »

Qu’est-ce que cela représente pour toi de porter ce brassard ?

C’est bien parce que ça veut dire que le coach a confiance en moi et que mes coéquipiers aussi. C’est quelque chose que tout le monde n’a pas et qu’il faut représenter dignement. J’essaie aussi d’accompagner les jeunes, de leur faire comprendre ce qu’est le métier de footballeur, que c’est compliqué. C’est beaucoup de travail. Lors des entraînements et durant les matchs, il faut se donner à 100%. C’est notre passion et notre métier. Il faut se donner à fond tout le temps.

Face au PSG, tu as disputé ton 100ème match sous les couleurs d’Angers SCO. Qu’est-ce que ce Club représente pour toi ?

C’est déjà très bien parce que 100 matchs avec un club, c’est beaucoup. C’est le Club qui m’a fait me découvrir en tant qu’homme et en tant que footballeur, parce que je suis parti loin de ma famille. Je suis seul ici avec ma femme et ma fille. Je me suis découvert en tant qu’homme et en tant que footballeur parce que j’ai beaucoup plus joué avec Angers qu’avec Le Havre. Les gens m’ont beaucoup plus découvert ici parce que c’est là que j’ai fait mes débuts. Ici, j’ai tout fait pour être le meilleur de moi-même. Avec ma famille, avec tout le monde et avec ce Club.

On imagine encore plus ta volonté d’aller chercher le maintien…

Oui, c’est important. Il y a deux ans, on est descendu et je n’ai pas envie de vivre une deuxième descente. Je serai à fond et mes coéquipiers aussi pour aller chercher ce maintien.

« Je serai à fond et mes coéquipiers aussi pour aller chercher ce maintien. »

100 matchs. T’attendais-tu à t’inscrire aussi vite dans la durée ici ?

Pas aussi vite, non. Parce que 100 matchs, c’est quand même beaucoup. Surtout qu’à mes débuts ici, je ne jouais pas beaucoup. Donc, pour faire 100 matchs, il aurait fallu beaucoup de saisons. Je suis très content de ces 100 matchs. Ça fait chaud au cœur.

Quel est le match qui t’a le plus marqué ?

Peut-être Monaco. On a fait un gros match là-bas, on était bons. Mais ce n’est pas le match qui m’a le plus marqué. Je pense que c’est le match de la montée. Même si on fait un match moyen, entre guillemets, parce qu’on fait 0-0, on monte en Ligue 1. Après cette saison de Ligue 1, il y a deux ans, je ne pense pas que beaucoup nous voyaient remonter directement. Et c’est ce qu’on a réussi à faire. On était très heureux.

Lors de ces 100 matchs, tu as inscrit 18 buts et délivré 6 passes décisives. Quel est ton but préféré ?

Mon but préféré, ça peut surprendre, je pense que c’est celui à Dunkerque, parce que c’était durant les dernières minutes. C’est ce qui a déclenché notre série. Ce n’est peut-être pas le plus beau mais c’est peut-être le plus important pour lancer notre saison. Je pense que le plus beau est celui contre Pau.

Quel regard portes-tu sur ta progression depuis ton arrivée en juillet 2022 ?

Je suis très heureux parce que quand je suis arrivé ici, je ne jouais pas beaucoup. Le coach avait ses raisons de ne pas me faire jouer. Je ne lui en veux pas pour ça. Ça m’a fait travailler deux fois plus dur. Progressivement, j’ai réussi à intégrer le onze, à jouer, à montrer qui j’étais vraiment. Comme je l’ai dit, j’étais dans mon cocon familial. C’était peut-être un peu plus compliqué de me montrer. Ensuite, j’ai réussi à me montrer, à faire une grosse saison en Ligue 2, et je pense que cette année aussi, je fais une bonne saison. Le plus important, comme je l’ai dit, c’est le maintien et que tout le club soit heureux.

Tu es également international algérien. Qu’est-ce que cela représente pour toi de porter le maillot de ta sélection ?

Si j’avais eu une sélection à choisir, je savais que c’était l’Algérie. Je suis très fier de ça. Depuis que je suis jeune, je savais que l’Algérie, c’était mon choix numéro un. Je suis très heureux d’être avec l’Algérie et j’espère faire de grandes choses avec cette sélection.

Tu avais l’habitude d’aller en Algérie quand tu étais enfant ?

Ce serait mentir de dire que j’avais l’habitude mais oui, j’y ai déjà été plusieurs fois, même si je n’y allais pas tous les ans. Ça me faisait chaud au cœur d’y aller avec mon grand-père. Le voir dans le stade la première fois que j’ai joué avec la sélection, ça m’a fait plaisir. C’est quelque chose dont il a rêvé pour son petit-fils depuis que je suis né et l’emmener au stade, c’est très beau.

Quels sont tes objectifs avec les Fennecs ?

Mon premier objectif est déjà d’être à tous les rassemblements, d’être quelqu’un de confirmé là-bas, de jouer et d’aller le plus loin possible dans les compétitions. Que ce soit la CAN, la Coupe du Monde… parce que je trouve qu’on a une très bonne génération. Je pense que si on met tous les ingrédients de notre côté, on va faire de belles choses, que ce soit à la CAN ou à la Coupe du Monde.

Tu es nominé pour le prix Marc-Vivien Foé, qui récompense le meilleur joueur africain de Ligue 1. Quelle a été ta réaction quand tu as appris cette nomination ?

C’est quelque chose de très bien parce qu’il y a beaucoup de joueurs africains en Ligue 1. Être dans les douze nominés, c’est très bien. Même si je ne le remporte pas, je serais très heureux parce que ça veut dire que j’ai fait du bon boulot. À moi de faire plus pour être nominé à nouveau l’année prochaine.

Cela te donne une motivation supplémentaire pour finir fort la saison ?

Oui, c’est sûr. Ça n’est jamais fini. Le plus important, c’est de maintenir l’équipe, donc ça passe par être au meilleur de moi-même et je le serai.

As-tu un petit mot à adresser aux supporters à l’approche de cette fin de saison ?

Soyez forts et encouragez-nous jusqu’à la dernière minute. Merci de nous avoir soutenus toute la saison. Ce week-end sera très important. Venez nombreux.