Interview Jacques EkomiéInterview Jacques Ekomié
Après deux titularisations consécutives et deux matchs aboutis, Jacques Ekomié se livre sur son parcours, sa saison et sa découverte de la Ligue 1, en passant par ses premières années en sélection.
Je suis né le 19 août 2003 au Gabon. J’ai grandi là-bas avec mes parents et mes deux grandes sœurs. Peu après, on a décidé de nous installer en France pour des raisons éducatives, suivre mes études et aussi parce que niveau footballistique, c’était mieux. Je suis arrivé en France en 2013, à 10 ans.
Mon père est professeur d’économie. Il est un peu à l’international. Actuellement, il est à l’université principale du Gabon, l’université Omar Bongo. Mais sinon, il est professeur international. Il voyage beaucoup depuis que je suis tout petit.
J’ai commencé comme tout enfant, dans les jardins, avec mes amis. Et après, je me suis inscrit en club. J’ai joué un tout petit peu au Gabon, mais ça n’était rien de sérieux. J’ai vraiment commencé quand je suis arrivé en France, au FCE Mérignac-Arlac, dans la région bordelaise. Ensuite, j’ai poursuivi ma formation au SA Mérignac et ai intégré les Girondins.
Je pense que les deux joueurs que j’aimais, c’est Pierre (Pierre-Emerick Aubameyang), avec qui je joue en sélection, et Didier Drogba. Je pense que mon joueur préféré, c’était Drogba quand j’étais tout petit. Même aujourd’hui, ça l’est encore. J’espère qu’un jour, je vais pouvoir faire un repas avec lui.
J’y suis arrivé vers mes 17-18 ans. Ça s’est bien passé. Ils me suivaient depuis un petit moment. En octobre 2020, j’ai signé. Ensuite, comme il y a eu la période Covid, je n’ai pas intégré de suite l’effectif. Ça a été l’année d’après. Je suis d’abord arrivé avec le groupe de la réserve, en N3, avec mon coach Mathieu Chalmé. Et je redescendais de temps en temps avec les U19.
Le club venait de descendre de Ligue 1. Donc, forcément, en Ligue 2, ils avaient moins de moyens. Ils ont misé sur les jeunes du centre de formation. C’est comme ça que j’ai eu ma chance et que j’ai pu découvrir la Ligue 2.
C’était contre Brest. J’étais entré en jeu à la 70ème minute et on avait perdu 3-0. Je me rappelle que j’étais choqué de l’intensité. Je me rappelle aussi avoir été très fatigué et essoufflé à la fin du match.
En plus, je n’avais pas fait énormément d’entraînements en pro à ce moment-là. J’avais fait une semaine. J’avais enchaîné la semaine avec eux et ça s’était plutôt bien passé. J’ai été dans le groupe et j’étais un peu impressionné et admiratif. J’étais surtout content.
Bien sûr. C’est une fierté parce que j’ai beaucoup travaillé pour ça. J’étais très content. J’avais fait la préparation avec le groupe professionnel et, après, j’ai signé mon premier contrat.
« Signer mon premier contrat professionnel était une fierté parce que j’ai beaucoup travaillé pour ça. »
C’était magnifique parce que je suis entre guillemets de la région. Je suis formé là-bas. J’ai fait ma fin de formation là-bas. Et j’ai énormément de proches, que ce soit dans le foot, même dans les staffs que j’ai côtoyés, avec qui je suis toujours en contact. Je pense que c’est un de mes plus beaux souvenirs dans le foot.
Ça s’est très bien passé. Je suis arrivé en fin de préparation. J’ai enchaîné et j’ai débuté le championnat. Je me suis bien intégré. Je m’entends bien avec tout le monde.
L’ambiance est incroyable. On rigole tous les jours. Il y a vraiment une bonne ambiance. On a un groupe assez soudé, c’est très bien.
La Ligue 1 est un championnat magnifique. Il y a un niveau de jeu élevé. Ce qui m’a le plus marqué, c’est la concentration, parce qu’il faut vraiment faire attention aux moindres détails à chaque fois. C’est vrai que quand on sort des matchs, notre cerveau a beaucoup travaillé. C’est ce qui m’a le plus marqué par rapport à la Ligue 2.
Je dirais que je suis un joueur plutôt puissant, assez rapide. Je sais que je répète beaucoup les efforts. Je suis assez solide défensivement aussi. Je pense que mes points forts sont mes qualités physiques, la vitesse, la puissance et la force. Et je pense que je peux encore m’améliorer dans les derniers gestes, dans les derniers mètres, et être un peu plus juste offensivement dans mes derniers choix.
Non, j’ai commencé devant et, après, j’ai reculé au poste de latéral. C’est mon coach en U15 qui l’avait décidé. Avant, je n’avais pas du tout le même style de jeu. Je ne faisais que dribbler et je gardais tout le temps la balle. Quand je suis passé latéral, je me suis mis en mode défensive.
Oui, je suis quelqu’un de calme dans la vie de tous les jours. Et sur le terrain, j’essaie d’être calme. Je suis quelqu’un qui ne s’énerve pas facilement. Ça m’aide aussi sur le terrain, je pense.
Non, je ne dirais pas que j’ai d’autres passions. Ma passion première, je dirais que c’est le foot. Après, j’aime un peu tout. Je me cultive. Je regarde beaucoup de documentaires, de reportages. Je regarde des interviews, j’écoute de la musique, je fais beaucoup de choses. Je joue au tennis de temps en temps aussi.
J’avais plutôt bien commencé. J’avais démarré en tant que titulaire et ai enchaîné les matchs. Après, j’ai eu une blessure. Ce sont des choses qui peuvent arriver quand on est dans le monde du foot. J’ai essayé de me rétablir au mieux et de retrouver pleine possession de mes moyens. Ça a été un moment assez dur. Quand on est blessé, forcément, on est loin du terrain. C’est compliqué. Maintenant, je rejoue. J’espère pouvoir enchaîner et être régulier quand je serai sur le terrain.
Le match face à Montpellier était un match très important. Je pense que c’est un match auquel on pensait depuis un moment. On avait à coeur de faire un résultat. Et c’est chose faite. Je pense que dans le combat, dans pratiquement tous les domaines du jeu, on a été très bons. Il faut continuer à nous battre pour le maintien.
Je m’attends à un match engagé parce que, de leur côté, ils jouent les places européennes. Nous, on joue notre place en Ligue 1. Donc forcément, je m’attends à un match très engagé où il faudra mettre de l’impact et aussi être très concentré.
D’un point de vue personnel, déjà, c’est d’engranger le plus de temps de jeu possible. Et après, l’objectif principal qu’on a tous ici, c’est le maintien, forcément. Obtenir le maintien le plus rapidement possible.
Je me rappelle à l’époque, j’étais en réserve. Le coach de la sélection nationale m’avait contacté parce qu’il cherchait un latéral gauche à ce moment-là et il était venu me voir lors d’un entraînement avec Bordeaux. Il avait rencontré tout le staff du club et ça s’était plutôt bien passé. Par la suite, il m’a fait confiance. Il m’a sélectionné sans même que j’aie joué en professionnel. Au début, j’étais un peu impressionné parce que forcément, j’ai côtoyé des joueurs que je regardais à la télé. Mais jouer pour son pays, c’est encore une pression supplémentaire.
C’est vrai qu’au début, de les voir, j’ai été un peu impressionné. Après, généralement, les personnes les plus populaires sont les gens les plus simples. Donc, ça a été facile de m’intégrer et de me mettre au niveau. C’est une très belle expérience.
C’est une sélection où je me sens très bien. J’ai beaucoup d’affinités avec la plupart des joueurs. Le staff aussi. On a un très bon staff et franchement, on a une constante progression. Pour les prochaines échéances, il y a des matchs amicaux en juin dans le but de préparer le match de septembre contre la Côte d’Ivoire (pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026) qui sera, je pense, pour l’instant, l’un des matchs les plus importants que j’aurais pu connaître en sélection. Ce sera contre Yahia (Fofana) et Jean-Eudes (Aholou) On en parlait déjà au début de saison mais là, puisque ça approche, on en parle de plus en plus. On verra qui d’entre nous se qualifiera et qui gagnera ce match qui est très important. Ce match sera également particulier pour moi car ma mère est ivoirienne et j’ai des attaches avec d’autres membres de ma famille qui le sont aussi. C’est un pays pour lequel je garde de l’affection.
Je dirais qu’au début de ma carrière, j’avais énormément de pression. Et plus le temps passe, moins je ressens la pression. C’est que du plaisir. Et donc, même si les enjeux sont souvent importants, je ne suis pas quelqu’un qui ressent particulièrement la pression.
J’aimerais les remercier de m’avoir accueilli dans le club et de nous encourager tous les week-ends. On aura besoin d’eux jusqu’à la fin.