Interview Jérome Negroni Interview Jérome Negroni

Alors que la saison sachèvera dans quelques jours sur la pelouse de Lyon, Angers SCO ouvre dès le 15 mai sa campagne d’abonnement pour l’exercice 2025-2026 en Ligue 1. Un choix stratégique, assumé, qui s’inscrit dans une vision à long terme : bâtir un club structuré, populaire, enraciné, respecté.

Dans cette interview, Jérome Negroni, en charge de la Direction du Club et en poste depuis août 2024, revient en profondeur sur les premiers mois de sa mission, le retour du public à Raymond-Kopa, les principes forts de la nouvelle campagne d’abonnement et la volonté de faire du SCO un club authentique.

Vous avez pris vos fonctions en août 2024. Comment avez-vous abordé votre arrivée à la tête d’Angers SCO ?

Avec humilité et responsabilité. Je suis arrivé dans un club qui revenait en Ligue 1, ce qui, sur le papier, peut sembler être une position confortable. Mais la réalité était plus complexe : il y avait une mise à l’épreuve plutôt forte, une certaine tension économique avec la crise des droits audiovisuels, une exigence de résultats liés aux revenus immédiats, et surtout un besoin de clarification. J’ai d’abord observé, écouté, rencontré. Il était fondamental de comprendre les dynamiques internes avant d’agir.

Piloter un club, c’est avant tout fixer un cadre clair et offrir une perspective. À Angers, j’ai trouvé un collectif solide, loyal et compétent. Il fallait simplement redonner du sens et de la méthode.

Le propriétaire du club vous a confié une mission forte. Comment qualifiez-vous cette relation et ce soutien ?

Elle est saine, directe et fondée sur la confiance mutuelle. Le président du groupe Saïd Chabane m’a confié les rênes opérationnelles du club dans une phase cruciale, avec une feuille de route claire : remettre de l’ordre, garantir une trajectoire stable, et faire du SCO un club structuré, solide, fidèle à son ADN.

Il m’a donné les moyens d’agir, et surtout, il m’a accordé une liberté d’action essentielle pour pouvoir conduire les transformations nécessaires. Cette autonomie, je la mesure à sa juste valeur. C’est une marque de confiance appréciable dans notre environnement.

Et je tiens ici à lui adresser, ainsi qu’à sa famille, un remerciement sincère. Car cette confiance n’est pas un blanc-seing : c’est une responsabilité. Elle m’oblige à l’exigence, à la cohérence, à l’honnêteté. Et je suis fier de porter ce projet, avec le soutien du propriétaire, dans l’intérêt du club, de ses salariés, de ses abonnés, de ses partenaires, et de la ville.

Quelles ont été vos premières décisions concrètes pour structurer le fonctionnement du club ?

La première décision, c’est de remettre du cadre. Cela passe par une organisation plus lisible, des missions mieux définies, une clarification des rôles entre la direction, la régie commerciale, la communication, les tribunes et les partenaires. Nous avons globalement redéfini les priorités de chaque pôle.

Mais plus encore, j’ai tenu à envoyer un signal fort à l’interne : la direction n’est pas là pour observer, elle est là pour agir aux côtés de celles et ceux qui font vivre le club au quotidien. J’ai accompagné les équipes sur le terrain, dans les salons, en billetterie, dans la boutique. Parce que la légitimité ne s’impose pas, elle se construit.

J’ai aussi réaffirmé un principe : chaque euro, chaque poste, chaque décision doit servir à renforcer la marque ANGERS SCO, la rendre plus solide, plus audible, plus aimée. Cela suppose de prioriser, de refuser le confort de l’habitude, et d’oser certains choix. Ne pas avoir peur de se tromper également.

Vous insistez beaucoup sur le rôle de la communication. Pourquoi est-ce si central à vos yeux ?

Sans communication, un club ne peut ni se raconter ni avancer. Et un club sans narration, c’est un club qui ne vibre plus. Dès mon arrivée, j’ai voulu que la communication parle à tous les passionnés du SCO, qu’elle ne reste pas en surface mais devienne un levier au service de notre projet, sur tous les fronts : institutionnel, commercial, relationnel, populaire.

Nous avons redonné une ligne claire, dopé progressivement nos outils, mis en place des campagnes ciblées, reconstruit la relation avec nos abonnés, nos supporters, nos partenaires. Notre responsable communication a d’ailleurs joué un rôle déterminant dès les premiers mois : par son engagement et sa rigueur, elle a redonné de la cohérence à notre parole, repositionné la marque SCO localement, et accompagné chaque action avec méthode. Les effets sont visibles : le public suit, et les indicateurs d’engagement sont en forte progression.

La communication, ce n’est pas une couche de vernis. C’est une colonne vertébrale. Elle traduit ce que nous sommes et ce que nous voulons devenir.

Quel est, selon vous, le sens du projet Angers SCO aujourd’hui ? Quelle vision portez-vous ?

Nous ne sommes pas là pour construire un produit marketing. Nous sommes là pour bâtir un club. Un vrai club. Une institution populaire, enracinée, lisible, ouverte sur son territoire et tournée vers l’avenir.

Angers SCO est un club historique, modeste, mais fier. Il doit rester fidèle à sa base, à sa ville, à sa région. C’est dans cet esprit que nous travaillons à lui donner une colonne vertébrale solide. Pas de modèle hors-sol, ni de club vitrine : nous voulons une structure sincère, à hauteur d’homme. Un club où les enfants viennent avec leurs parents, où les anciens retrouvent leur place, et où les jeunes peuvent se projeter.

Ce projet ne se construit pas en un an. Il demande de la constance, du terrain, du lien, une vraie politique d’ancrage. Parce qu’au fond, quand d’autres auront pris le relais, ce sont les jeunes d’aujourd’hui qui porteront l’histoire du SCO. Ils en seront le socle, la mémoire et l’avenir.

Notre campagne d’abonnement 2025-2026 s’inscrit dans cette vision. Elle n’est pas une opération commerciale. C’est un acte d’adhésion, une manière d’appartenir à quelque chose de plus grand que soi.

Cette saison 2024-2025 a été marquée par un important retour du public à Raymond-Kopa. Comment l’expliquez-vous ?

C’est l’un des faits marquants de cette saison. Le stade Raymond-Kopa a retrouvé son souffle. Avec une moyenne de plus de 13.100 spectateurs par match, nous signons la deuxième plus forte affluence de l’histoire du club, en hausse de +48 % par rapport aux précédentes saisons en Ligue 1, hors affiches exceptionnelles. Cela ne doit rien au hasard, avec une évolution progressive sur la saison.

C’est le fruit d’un travail méthodique, mené avec régularité dans toutes les composantes du club. Nous avons cessé de subir la billetterie : elle est désormais pensée match par match, public par public, avec des offres ciblées. Surtout, nous réinstallons une dynamique émotionnelle. Le SCO redevient un moment de vie partagé, une respiration dans la semaine, une manière d’être ensemble. C’est ce lien que nous voulons régénérer.

Je le dis simplement : cette reconquête du public doit aussi à l’image renvoyée par notre équipe première. Le groupe a été digne, combatif, attachant. Ce n’est pas un hasard, mais le fruit du travail sobre et précis de Laurent Boissier – et son entraîneur coach Alexandre Dujeux – qui ont su bâtir un effectif à l’image du club : compétitif, humain, connecté à son environnement. Ce lien d’identification a bien fonctionné. Et nous devons le cultiver, car rien n’est acquis et il reste énormément à faire.

Le stade s’est donc rempli… mais tous les dispositifs n’ont pas fonctionné. Quel bilan tirez-vous de vos actions ?

Le bilan est globalement très positif. Nous avons inversé la tendance des 7 précédentes saisons de Ligue 1 : celle d’un stade qui se vidait lentement, silencieusement, et parfois presque mécaniquement. Il fallait faire renaître des réflexes d’attachement. Et ce n’est pas anodin.

Mais nous n’avons aucune gêne à dire que tout n’a pas non plus fonctionné. Certaines offres n’ont pas trouvé leur public. Quelques opérations, pourtant généreuses ou pertinentes sur le papier, n’ont pas atteint leurs objectifs. Par exemple, certaines gratuités ou formules de priorités aux abonnés et fidèles ont parfois curieusement provoqué moins d’adhésion que prévu.

Cela ne veut pas dire qu’il ne fallait pas les tenter. Cela veut dire que nous avons une responsabilité d’adaptation permanente. Ce club est vivant, son public est intelligent. Il ne répond pas à des stimuli simplistes. Il attend qu’on lui parle franchement, qu’on lui propose des choses concrètes, incarnées, utiles.

Ce que nous avons appris, c’est que la logique 1 offre = 1 réponse” ne suffit pas. Ce qu’il faut construire encore une fois, c’est un climat de confiance, de proximité, de reconnaissance. Et dans ce cadre-là, l’offre tarifaire n’est qu’un outil, pas une fin.

Nous corrigeons donc et recalibrons en permanence. Et cette capacité à évoluer en temps réel, à remettre en question nos dispositifs sans perdre de vue notre ligne directrice, c’est, je crois, ce qui nous rend plus forts aujourd’hui. Le SCO ne cherche pas à avoir raison seul. Le SCO écoute, ajuste, avance.

Les abonnés ont été plus présents cette saison. Au-delà du chiffre, comment avez-vous travaillé leur valorisation ?

L’abonné, chez nous, n’est pas un client : c’est un repère, un relais, un visage du club. Dès le début, nous avons voulu remettre l’abonné au centre du projet, non pas à travers un discours, mais par des actes concrets. Beaucoup de choses ont été pensées pour valoriser l’engagement dans la durée.

Mais il y a un point essentiel à souligner ici : ce lien avec les abonnés s’est aussi construit avec les associations de supporters. Elles ont été mobilisées et enthousiastes. Leur rôle dans la fidélisation est majeur.

Et nous pensons aussi, avec une reconnaissance sincère, aux groupes ultras. Leur apport a été déterminant cette saison. Ils ont porté le stade Raymond-Kopa et l’équipe aux moments clés à l’instar de samedi encore. Nous avons vécu des moments très forts à l’extérieur également : une ambiance magnifique au Havre, un parcage dynamique à Nantes qui restera longtemps dans les mémoires… Ces scènes-là, ces images-là, elles nourrissent une identité. Elles fédèrent au-delà du résultat. Un club qui veut garder son âme doit savoir reconnaître ceux qui la font vivre.

Pour le reste, ce que nous avons entrepris cette saison en matière d’animations d’avant-match – jeux de lumière, sonorisation repensée, vidéos immersives, participation active du public – n’est qu’un début. La saison prochaine, nous passerons à un niveau de professionnalisation supérieur dans tous ces domaines. 
Nous préparons également, avec nos partenaires locaux, un dispositif de navettes pour faciliter l’accès au stade les jours de match, ainsi qu’une nouvelle signalétique plus visible et intuitive autour de Raymond-Kopa. Nous espérons pouvoir aboutir en ce sens en début de saison prochaine.

On sent que le club cherche à faire du lien entre les tribunes, le territoire et la communauté. Est-ce une orientation assumée ?

Oui, clairement. Angers SCO va pleinement revendiquer son identité de club populaire. Il ne s’agit pas de posture : c’est une ligne de fond, pensée et assumée. Le club ne cherche pas à devenir une marque hors-sol ou un simple produit de consommation. Il veut rester ce qu’il est profondément : une institution enracinée, intergénérationnelle, ouverte sur son environnement.

Chaque action engagée cette saison a été pensée dans cette optique. Les packs famille ne visaient pas à remplir des sièges, mais à faire revenir des enfants avec leurs parents, à recréer des rituels autour du stade. Les offres étudiantes, les partenariats avec les clubs amateurs, les dispositifs autour du district 49 ou des entreprises locales ont été conçus comme des ponts entre le SCO et son territoire. Et cela a fonctionné.

Le club considère que la tribune n’est pas un espace de consommation, mais un lieu de vie. Ce n’est pas un slogan. C’est une conviction qui structure l’ensemble du travail engagé en billetterie, en communication, en animation. Il ne suffit pas de baisser les prix ou d’ajouter une offre : il faut que les gens se sentent attendus, reconnus, valorisés.

Et cela a porté ses fruits : des familles sont revenues, des visages nouveaux sont apparus dans les tribunes, et une ambiance s’est recréée, qui n’était pas uniquement liée aux résultats. Cette dynamique, elle a été rendue possible par une posture claire : le SCO appartient à ceux qui y croient, qui s’y engagent, qui le vivent. Ce club n’est pas une vitrine, c’est un bien commun.

Au-delà de l’identité de marque du club ou encore de la billetterie, vous avez lancé plusieurs chantiers sur les volets commercial, merchandising et eSport. Où en êtes-vous ?

Ce sont trois piliers complémentaires et non pas moins essentiels que nous avons entrepris de redynamiser.

Sur le commercial, nous avons lancé une nouvelle phase de prospection dès le printemps, avec une volonté claire : remettre les relations humaines et business au cœur du partenariat, y compris en dehors des jours de match. Les retours de nos partenaires ont été entendus, et nos orientations pour la saison prochaine traduiront cette écoute. Déjà, les indicateurs de satisfaction sont en nette hausse.

Côté merchandising, les ventes web progressent, la rentabilité s’améliore, et nous avons recruté récemment un professionnel du secteur pour accélérer le développement de la marque SCO. C’est un chantier sur deux à trois ans, avec un cap : adapter notre offre à tous les publics et renforcer notre identité.

Enfin, nous avons lancé cette saison notre section eSport, qui affiche déjà des résultats remarquables : compétitive, rentable et génératrice de visibilité, notamment auprès des plus jeunes. Ce lancement réussi n’est qu’un point de départ. Nous allons poursuivre notre structuration pour en faire un levier fort de notre stratégie de marque.

Pourquoi Angers SCO a-t-il choisi de lancer sa campagne d’abonnement dès le 15 mai prochain, avant même la fin du championnat ?

Angers SCO a fait un choix clair : ne pas attendre pour construire. En lançant cette campagne le 15 mai, soit deux jours avant le dernier match à Lyon, le club envoie un signal fort à ses supporters et à son environnement : la saison suivante se prépare dès aujourd’hui, avec méthode, avec vision, et surtout avec confiance.

Cette anticipation permet aussi une chose essentielle : offrir du temps au public. Le temps de se projeter, de s’approprier les offres. C’est une manière de respecter le supporter. De lui dire : vous êtes la base du projet, vous en êtes les premiers acteurs.

Le club vise clairement une progression de son nombre d’abonnés par rapport à la saison actuelle. Ce n’est pas un objectif symbolique. Il reflète une volonté de consolider la dynamique populaire enclenchée cette année, et d’ancrer plus durablement le SCO dans le paysage affectif, social et culturel de son territoire.

Qu’est-ce qui rend cette offre 2025-2026 différente ?

Ce qui fait la différence, c’est la clarté, la cohérence et surtout l’engagement populaire. Nous avons voulu une offre à hauteur d’homme. Une offre qui parle à toutes les générations. Une offre qui ne soit pas simplement tarifaire, mais qui dise quelque chose de ce qu’est le club.

Nous avons d’abord fait le choix de maintenir le tarif à 100 € dans le Kop. C’est un socle. Un repère. Le tarif le plus bas de Ligue 1 pour ceux qui mettent l’ambiance, pour ceux qui chantent, qui font vivre le club chaque week-end. C’est un choix que nous revendiquons pleinement.

Nous avons ensuite décidé d’introduire un abonnement inédit pour les enfants de 0 à 11 ans : 1 € par match, soit 17 € pour toute la saison, en tribunes populaires Coubertin et Colombier. Ce n’est pas une opération de communication. C’est une vision. Nous voulons construire les supporters de demain, et cela commence en leur permettant de venir au stade avec leurs parents, sans barrière économique.

Dans le même esprit, un tarif réduit a été mis en place pour les 12-17 ans. Parce que l’adolescence est souvent le moment où l’on choisit son club, où l’on forge son attachement. Et du coup, le panier moyen des familles va fortement diminuer.

Nous avons aussi entendu les demandes du public. C’est pourquoi la tribune Jean-Bouin est de nouveau accessible à l’abonnement. C’était une attente forte, légitime. Le club y répond et la tarification sera similaire à celle pratiquée par le passé dans cette catégorie, en proposant même certains petits avantages aux séniors. Nous allons également proposer l’accès a certains salons.

Enfin, nous maintenons l’offre famille, et nous affirmons le rôle central de la tribune Coubertin, qui devient plus que jamais un pilier de notre politique populaire par rapport à la tribune Colombier par exemple.

Et au-delà du prix, quapporte concrètement la carte dabonné ?

Beaucoup de choses. La carte d’abonné, ce n’est pas un simple support. C’est un outil de reconnaissance. Elle donne droit à tous les avantages qui ont marqué la saison 2024-2025 : accès prioritaire à la billetterie pour les grosses affiches, tarifs réduits sur certains matchs ou produits en boutique, possibilité d’inviter un proche à tarif préférentiel, place offerte pour un match de Coupe, accès à des événements exclusifs, relation directe avec le club.

C’est une carte qui ouvre des droits. Qui installe une relation. Qui valorise l’engagement. Et en parallèle, il est important de le dire : le tarif à la place, lui, sera amené à progresser ponctuellement, notamment sur les grandes affiches. Ce n’est pas une menace. C’est une logique de fidélisation. Nous voulons encourager l’abonnement, récompenser ceux qui s’engagent sur la durée, éviter le pic opportuniste.

S’abonner, c’est sécuriser sa place. C’est avoir l’assurance d’un tarif juste, d’une relation suivie, d’une reconnaissance concrète. Et c’est, au fond, une manière de dire : “Le SCO, je ne le consomme pas. J’y appartiens.”

Pour finir, un message à adresser au public ?

Oui. D’abord, merci à toutes celles et ceux qui ont soutenu le club cette saison. Il y a eu un vrai retour du public, une dynamique retrouvée à Raymond-Kopa. Et c’est en grande partie grâce à eux.

Encore une fois, le projet que nous menons s’inscrit dans la ligne fixée par le Président : un club enraciné, fidèle à son territoire, populaire et structuré. Ce que nous faisons aujourd’hui, c’est approfondir cette orientation, avec méthode, patience et constance. Rien ne se construit en quelques mois. Mais nous avons posé des bases solides.

Avec cette campagne d’abonnement, nous voulons ouvrir une nouvelle étape, accessible, ambitieuse, pensée pour rassembler.

Et pour prolonger cet élan, nous donnons rendez-vous à toutes et tous ce jeudi 15 mai à 18h au stade Raymond-Kopa pour le moment des abonnés. Un entraînement public, la possibilité de s’abonner sur place et des lots à gagner : un moment festif et concret pour se retrouver, partager, et préparer ensemble la suite.

Le message est clair : le SCO se construit avec vous. Ici. Maintenant. Et pour longtemps.

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