Interview Sylvain BlaquartInterview Sylvain Blaquart
À la veille du premier Derby de la saison, Sylvain Blaquart, nouvellement nommé à la tête des U19 cette année, revient sur ses premiers mois au Club, sur les forces de son groupe et sur l’importance de la Formation.
Tout s’est bien passé. Au niveau du staff, les premiers contacts remontent à juin avec Yoann Andreu, qui venait d’être nommé directeur du Centre de Formation. Très vite, le feeling est passé. Les premiers rapports ont été très bons. J’ai très vite apprécié la mentalité. On s’était déjà rencontrés un peu comme adversaires, on se connaissait un petit peu.
Au-delà de Yoann, j’ai rencontré Anthar Yahia, les autres membres du staff. J’ai été très bien accueilli, ça s’est très bien passé. Sur des bases qui me semblent très saines et avec un bon état d’esprit.
Je suis un peu tombé dans la marmite quand j’étais petit, puisque c’étaient les fonctions de mon père, Bernard Blacquart, qui a entraîné à Nîmes, notamment et également celles de mon oncle.
Très tôt, à 16 ans, j’ai commencé à encadrer des stages dans la région bordelaise, dans un club de district au départ. J’ai fait mes premières armes et j’ai passé mon B.E (Brevet d’Entraîneur). Effectivement, à 23 ans, je suis parti au S.A.M. Mérignac, un bon club formateur de la région bordelaise.
J’y ai fait un peu tous les niveaux et toutes les catégories de jeunes, des débutants jusqu’aux U19. Après, j’ai fait un long passage dans la catégorie U17, puisqu’on était monté en U17 nationaux. J’ai gardé l’équipe plusieurs années, puis aussi un petit peu les U19. Après, j’ai été contacté par les Girondins et j’y suis parti. Donc, un cycle de dix ans au S.A.M. et onze ans aux Girondins.
C’est vrai que quand on coache en amateur, on aspire toujours à progresser. Les choses se sont faites un peu naturellement et par opportunité. J’ai eu un appel de Patrick Battiston qui m’a proposé le projet. J’étais très heureux de rentrer dans le club fort local. Forcément, ça a donné une autre dimension à la suite de ce que je pouvais faire en tant qu’entraîneur.
Je suis d’abord arrivé sur la pré-formation. Donc, au départ, je coordonnais des 13 aux 15 ans, en lien avec l’école de foot. Après, j’ai pris la responsabilité de la pré-formation seule puis j’ai basculé sur les U17 et les U19.
Oui, parce que déjà, il y avait beaucoup de compétences aux Girondins. Donc, en voyant les autres et avec l’échange, on progresse. Et puis j’ai continué à me former aussi, puisque je suis arrivé aux Girondins en ayant le DES. J’ai passé le BEFF (Brevet d’Entraîneur Formateur de Football) aussi, ce qui enrichit énormément. Aux Girondins, ça s’est fait assez naturellement. Je suis passé de catégorie en catégorie, puisque l’opportunité s’est faite aussi, on me l’a proposée.
Dans mon parcours, ce qui m’intéressait, c’était de voir plusieurs choses aussi. C’est vrai qu’au bout d’un cycle de deux, trois, quatre ans, on fait un peu le tour de la catégorie et c’est comme ça que je suis passé des un peu plus jeune jusqu’aux U19 aux Girondins.
La première des choses, c’est que j’ai été très bien intégré. Je suis arrivé dans un club avec des vraies valeurs, qui s’inscrivent dans l’équipe d’encadrement, mais aussi chez les jeunes. J’ai trouvé ça très marqué. Et au-delà d’avoir des valeurs, il y a aussi de la qualité. J’ai hérité d’un groupe de qualité qui a bien travaillé sur les années précédentes, avec des joueurs qui ont du talent.
Un des premiers moments marquants, c’était quand même le tournoi Carisport, qui est un tournoi relevé. On a eu la chance de le gagner. Mais au-delà de le gagner, c’était une aventure humaine forte qui m’a permis de découvrir les garçons et de faire du lien et de la cohésion. Ensuite, le championnat a démarré.
Les garçons sont sérieux, travaillent bien et les résultats comptables sont positifs. Mais au-delà des scores et des résultats, c’est vraiment l’idée de développement qui est présente au quotidien.
L’objectif prioritaire en formation, c’est le développement du joueur. C’est vraiment ce qui nous anime au quotidien. Bien évidemment, on souhaite amener les joueurs au plus haut niveau. L’aspect compétiteur est important. Donc les matchs, on les joue pour les gagner. Après, on n’a pas d’objectif comptable et de classement. L’appétit vient en mangeant et si on a l’occasion d’être en haut, on ne s’en privera pas.
Au-delà du mental, c’est un groupe travailleur, à l’écoute. C’est vraiment très plaisant et c’est ce qui les fait progresser. Je pense que le Centre de Formation a pris un virage et est au départ d’un nouveau cycle. On essaie d’appuyer sur l’intelligence de jeu et la technique avec une méthodologie qui avait déjà été réfléchie par Yoann Andreu et les membres du staff.
Je trouve que mon groupe s’inscrit complètement là-dedans. Ils sont travailleurs et avec cette idée de développer l’intelligence et la technique.
Cela passe par des échanges permanents entre les différents pôles. Il y a la partie sportive, mais il y a aussi la partie médicale, la partie socio-éducative. Tous les gens qui sont au centre d’hébergement.
On a des réunions hebdomadaires dirigées par Yoann Andreu. On essaie d’avoir un échange permanent, régulier et d’être attentif à tous les garçons, qui sont tous différents et qui ont besoin de différentes choses. Bien évidemment, notre rôle, c’est de développer le joueur, mais aussi, surtout, le garçon, le futur homme qu’il va devenir. Cet aspect-là est très important pour nous, notamment en termes d’éducation, de travail et de goût à l’effort. Ça ne doit pas se limiter au terrain et ça doit avoir écho dans son quotidien. Pour nous, une bonne personne a plus de chances de devenir un bon joueur.
Ça se passe très bien. Les joueurs savent que la concurrence est importante et qu’on veut développer des joueurs. Mais on reste un sport collectif, donc on a besoin les uns des autres. Ils ont besoin de se sentir appartenir à un groupe aussi. C’est aussi pour ça qu’ils ont choisi ce sport-là.
On s’appuie sur des valeurs du club fortes, telles que la solidarité, le respect des uns des autres. Ça se passe très bien au quotidien.
On s’inscrit dans un projet de formation. Notre objectif n’est pas de gagner à tout prix le match du week-end. On ne prépare pas une équipe, on développe des joueurs avant tout. Si on estime que le besoin du joueur, c’est d’aller en N3, tant mieux pour lui. Cela veut dire qu’on aura fait notre travail.
Quand ce sont des U17 qui sont surclassés, à nous de les aider à se développer. Ce n’est pas un problème. C’est une adaptabilité permanente et les échanges entre tous les staffs permettent une bonne fluidité. Les échanges avec Anthar et Yoann sont permanents, ce qui facilite beaucoup de choses.
La taille humaine du Centre de Formation permet également cette fluidité-là. Tous les joueurs forment un grand groupe. C’est ce qu’on essaie de leur expliquer. Je trouve que les garçons sont contents d’évoluer entre eux. On a des créneaux communs avec les U17, donc c’est facile pour eux de venir. Ils se croisent dans le vestiaire, à table, au Centre. Ils passent pas mal de temps ensemble. Et puis je pense que les discours communs des coachs facilitent beaucoup de choses.
« On s’inscrit dans un projet de formation. On ne prépare pas une équipe, on développe des joueurs avant tout. »
Tout comme les U17, il y a une saison régulière de fin août jusqu’à mai. Les deux premiers ont la chance de participer aux phases finales pour essayer d’être Champion de France. Ça reste un championnat globalement assez classique, avec une phase aller et une phase de retour.
Notre poule est constituée de moitié de clubs professionnels, avec des Centres de Formation, et de moitié de clubs amateurs, souvent réputés, avec de la qualité aussi. L’adversité est riche. Et c’est ce qu’on veut faire rencontrer à nos garçons pour qu’ils vivent des expériences. C’est aussi ça, la formation. Plus il y a d’expériences, mieux ça les prépare. C’est un championnat intéressant, de qualité, où il peut y avoir de très bons joueurs.
Je sens de l’envie, de l’enthousiasme et de la détermination à travers les joueurs. Ça va nous permettre de voir où en sont les garçons. C’est un match qu’on aborde avec envie. On sait qu’on aura une très belle équipe en face et on va y aller avec nos valeurs et nos qualités pour essayer de faire un bon match. Après, qu’ils soient premiers ou pas, la motivation reste la même. C’est le FC Nantes. Nous, on aura à cœur de montrer nos qualités et de faire briller les couleurs d’Angers SCO.