Interview Jordan LefortInterview Jordan Lefort
Quelques jours avant la réception de l’AS Monaco, Jordan Lefort nous parle de ce match, de la cause Octobre Rose, tout en revenant sur son rôle dans le vestiaire et sur son parcours.
L’état d’esprit est bon. On a profité de cette trêve pour se remettre de la défaite contre Strasbourg et pour bien travailler malgré les absences des internationaux. On est content d’avoir pu souffler un peu. Le staff nous a laissé deux jours de libre, ça nous a fait du bien à la tête et à l’esprit. On est revenus pour bien travailler et on attaque ce match de Monaco avec beaucoup d’enthousiasme.
Oui, c’est toujours bien de jouer à domicile. Cela fait trois ans que je suis là et j’ai clairement vu une évolution dans le Stade en termes d’ambiance mise par les supporters. Je trouve qu’ils font vraiment un effort pour nous soutenir. Jouer à Kopa, c’est toujours un plaisir.
J’ai la chance de ne pas avoir de cas dans ma famille ou dans mes proches. Je sais que c’est un important problème de santé qui touche beaucoup de femmes. C’est important de soutenir ce genre de cause. Il y a plein de causes à soutenir, mais celle-ci est très importante. Je sais que ça concerne pas mal de cas. Je trouve que c’est important qu’on se serve du football français et de sa médiatisation pour soutenir ce genre de cause.
Jordan Lefort à propos d’Octobre Rose
Ce n’est pas un match spécial en tant que tel, parce que ça reste un match. Mais on l’aborde avec des maillots à l’effigie de cette cause. Comme je l’ai dit, le football français est beaucoup médiatisé. C’est très bien de profiter de l’image de marque, de la Ligue 1 et du football français pour pouvoir soutenir cette cause.
Ça fait déjà un an et il s’est passé énormément de choses. Il y a beaucoup de choses qui ont changé depuis. Pour moi, c’est totalement un nouveau match. Bien sûr, il faut garder en exemple ce genre de performance, mais il y a tellement de choses qui ont changé que ce sera un match totalement différent.
Je me sens bien. J’ai la chance d’avoir la confiance du Club, du coach, du staff. Après, je travaille énormément. Je le répète souvent, je travaille énormément individuellement. C’est beaucoup de travail et beaucoup de sacrifices aussi. Après, j’ai la chance pour le moment d’éviter les blessures mais, encore une fois, je travaille en ce sens. Je me répète, avoir la confiance du coach, du staff et du Club, c’est forcément plus facile.
La seule chose que je me dis, c’est que si j’enchaîne autant, c’est que quelque part, j’ai toujours un niveau de performance qui est intéressant. Que le travail que je fais en dehors me permet de continuer à être performant et d’éviter la méforme et les blessures. Donc, s’il y a une fierté à avoir, c’est de me dire que le travail que je fais paye.
Jordan Lefort à propos de ses matchs joués consécutivement dans leur intégralité.
Pour le coup, c’est vraiment un chiffre symbolique. Ce n’est pas non plus quelque chose qui est dans ma tête tous les jours, mais ce serait un chiffre symbolique. Ça montrerait qu’il y a une forme de constance, de régularité et que le niveau Ligue 1 est acquis et confirmé.
J’en ai plusieurs. La montée en Ligue 1, c’est sûr que c’était extraordinaire. Le maintien de l’année dernière aussi. Ce sont deux sensations différentes. Si je ne dois en choisir qu’un, ce serait la montée parce qu’on remet le Club à sa place en réussissant à faire quelque chose d’extraordinaire en un an. C’est sûr que le soir de la montée avec le Stade plein et avec l’envahissement de terrain, c’était super bien. Mais le maintien aussi, c’était une forme de soulagement de se dire que le travail a été accompli malgré toutes les difficultés rencontrées.
Je suis un cadre parce que j’ai une certaine expérience et un certain âge maintenant. Après, il y a trois ans, quand je suis arrivé, j’avais aussi ce rôle-là, et l’année dernière aussi. Je suis dans la continuité. Ce n’est pas évident tous les jours parce qu’il faut penser à tout ce qui est autour de moi, mais il faut aussi que je pense à moi. Il faut savoir gérer les deux.
Être cadre, c’est bien, c’est une forme de figure du vestiaire. Il faut aussi être toujours exemplaire et montrer le bon exemple.
C’est sûr qu’entre les générations, c’est différent, mais je m’entends bien avec tout le monde. Ça ne me dérange pas de passer du temps avec des plus jeunes, des moins jeunes. Aujourd’hui, je suis assez proche de Florent Hanin notamment. Nos femmes sont amies, les enfants sont dans la même école. On s’entend bien. Ça fait quatre ans que je joue avec lui, donc il y a cette affinité-là. Après, je m’entends bien avec tout le monde.
On est en Ligue 1, donc ça se rapproche du très, très haut niveau. On joue contre des Monaco, Paris, Lyon… Ce sont des clubs qui sont amenés à jouer l’Europe. Contre ce genre d’équipe, il faut toujours rester concentré à 150% parce qu’il y a énormément de qualité en face et qu’ils peuvent faire la différence à chaque instant.
Ce que ça m’a réellement apporté, c’est cette concentration de la première minute jusqu’à la fin du match, de ne pas perdre en concentration. Après, tout ce qui est qualité de jeu, c’est autre chose, mais vraiment, c’est la concentration, cet aspect mental, de me dire qu’il faut vraiment que je fasse attention à tout, parce que le niveau est très, très haut. Quand je jouais en Ligue des Champions, c’était comme ça.
Je jouais des clubs très prestigieux, même en Ligue Europa. Mais finalement, en Ligue 1, quand on joue des clubs comme Monaco, Lyon, Paris et autres, qui sont amenés à être européens, il faut avoir le même niveau de concentration et d’exigence.
Jordan Lefort à propos de son rôle de leader.
J’ai beaucoup joué arrière-gauche dans ma carrière. Quand j’ai commencé en professionnel, c’était une autre époque, où on disait que les défenseurs centraux devaient être grands, costauds, imposants. Ce n’était pas trop mon style de jeu. Par la force des choses, on m’a mis sur le côté gauche et j’ai été performant, j’ai fait de bons matchs. Les coachs, notamment à Amiens, m’ont beaucoup mis à gauche, même si des fois, je jouais un peu dans l’axe.
En arrivant en Suisse aussi, la problématique était la même. Je suis arrivé pour jouer dans l’axe et il y a un problème avec les latéraux gauches. Du coup, je suis resté à gauche. J’ai été performant, donc je suis resté. Quand je suis arrivé à Angers, finalement, ce fût la même chose. J’arrive pour jouer dans l’axe. À un moment donné, Florent Hanin s’est blessé. J’enchaîne les matchs à gauche et il y a eu de bons résultats.
Contre Concarneau, l’un de nos défenseurs centraux s’est blessé et on était mené 2-0 à la mi-temps. J’étais le seul central à ce moment-là donc j’ai rejoué dans l’axe. On a renversé le match en gagnant 4-2. Jusqu’à la fin de saison de Ligue 2, j’ai joué dans l’axe.
Quand on a recommencé la saison de Ligue 1, le coach m’a installé définitivement dans l’axe. Ça ne me dérange pas de temps en temps, s’il faut dépanner, de jouer latéral gauche mais mes vraies qualités et mon poste de prédiction, c’est dans l’axe.
Investir sur soi-même. C’est le meilleur conseil que je puisse donner. J’aurais aimé l’avoir quand j’étais plus jeune. Même si j’ai toujours eu une conscience professionnelle, j’ai toujours été sérieux, investir sur soi-même, pour moi, c’est le meilleur conseil.
Ton corps, c’est ton outil de travail. Quand je dis investir sur soi-même, je parle de nutrition, de préparation mentale et physique, sur le corps, l’esprit, et le mental. Quand je dis investir sur soi-même, c’est ça.