Interview Louis MoutonInterview Louis Mouton
Louis Mouton s’est confié sur son enfance, ses passions, son arrivée au Club et les échéances à venir.
J’ai eu une enfance heureuse, j’habitais dans un petit village près de Saint-Étienne. J’ai commencé le foot à l’ES Veauche, le club où mon père jouait. C’était avant tout du plaisir avec les copains. Quand j’étais jeune, j’ai sauté une classe, donc j’étais un peu en décalage entre ma génération de foot et celle de l’école. Puis, à 11 ans, j’ai intégré l’AS Saint-Étienne.
Au départ, c’était surtout parce que j’allais voir jouer mon père. Ensuite, tu joues avec tes amis, tu prends goût au ballon… et ça devient une passion.
Oui, j’ai grandi avec la génération dorée de l’Espagne : Busquets, Iniesta, Xavi. Je jouais un peu au même poste et j’ai toujours trouvé Busquets impressionnant.
J’ai fait du tennis pendant trois ans. J’ai arrêté pour me consacrer au football, mais j’aimais beaucoup ça aussi. C’est un sport individuel : quand tu loupes, c’est de ta faute, pas celle de quelqu’un d’autre. J’ai aussi joué au ping-pong, notamment à l’école avec l’UNSS (Union Nationale du Sport Scolaire), où nous avions remporté le championnat départemental de la Loire au collège. J’aime beaucoup les sports de raquette.
Oui, dès mon premier ou deuxième plateau avec Veauche, l’ASSE s’était renseignée et avait commencé à discuter avec mes parents. Mais pour eux, c’était non négociable : c’était trop tôt, ils voulaient avant tout que je prenne du plaisir avec mes copains. Niveau logistique, c’était compliqué aussi car ça faisait pas mal de trajets. Du coup, je ne faisais même pas les essais, mais chaque année ils revenaient à la charge jusqu’à ce que mes parents acceptent quand je suis entré au collège.
Comme j’avais sauté une classe, et que les entraînements n’étaient pas au même endroit pour les primaires et les collégiens, j’ai attendu d’être en 5e pour rejoindre l’ASSE.
Au début ce n’était pas facile. La concurrence était forte, il y avait moins cette notion de plaisir, c’était de la compétition tous les jours. Il a fallu prendre le rythme entre l’école et le football. Plus de week-ends, plus de repas de famille, moins de temps avec les amis… Moi qui suis très attaché à ma famille, c’était compliqué au début, surtout avec l’éloignement.
Mais mes parents ont toujours fait les déplacements : ils venaient partout — Toulouse, Montpellier, Monaco, Lyon… Ils ont aussi suivi mon frère qui est entré à l’ASSE après moi. Leur présence était précieuse.
Petit à petit, on gravit les échelons et on voit que devenir pro est possible. J’ai eu la chance de passer dans les catégories supérieures car j’étais parmi les meilleurs de ma génération, je m’entraînais avec les plus âgés. Quand le club est descendu en Ligue 2, il y avait moins de budget et l’ASSE a décidé de faire plus confiance aux jeunes. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à jouer un peu avec les pros, et j’ai réussi à perdurer.
Saint-Étienne, c’est le club de ma région, le club de mes rêves. J’allais souvent au stade enfant. Mon parrain était fan du club, il m’emmenait avec lui au milieu des groupes de supporters. Alors, quelques années plus tard, fouler la pelouse avec le maillot vert, c’était magique.
J’ai connu de grands moments, comme une victoire dans le derby qui reste mon plus beau souvenir en pro pour l’instant. Il y a aussi eu des périodes compliquées, ça n’a pas toujours été facile, mais je me suis accroché, je me suis battu, et au final je n’en garde que du positif.
Je suis fier de lui. Je pense que c’est plus difficile pour lui que pour moi car il passe après moi. Ce n’est jamais simple car les gens ont tendance à nous comparer alors que nous n’avons pas du tout le même profil de jeu. Mais il trace son chemin. Je lui donne des conseils tout en le laissant vivre ses propres expériences. Nos parents ne nous ont jamais lâchés dans notre éducation : il est respectueux, travailleur, donc j’espère que ça marchera pour lui.
Franchement super bien. Le groupe m’a très bien accueilli, je m’entends avec tout le monde, l’ambiance est saine. C’est un endroit où l’on sent vraiment qu’on peut progresser et gravir les échelons. Le coach est très humain, très ouvert. Il y a moins de monde qu’à Saint-Étienne, donc les liens entre les gens sont plus forts. C’est une autre vision du football que je découvre, et j’apprends beaucoup, donc c’est top.
On m’avait dit qu’Angers était une ville où il faisait bon vivre. Je ne connaissais pas du tout mais franchement, c’est très agréable : arborée, avec pas mal de points d’eau, de beaux espaces, des restaurants… Les gens sont accueillants. Je m’y sens bien.
« Mon rôle est d’assurer la transition entre la défense et l’attaque. J’essaie d’être propre techniquement, d’aider l’équipe… et si je peux ajouter quelques buts, c’est encore mieux. »
Je me définis comme un joueur de l’ombre. Mon rôle est d’assurer la transition entre la défense et l’attaque. Cette année je joue plus haut que d’habitude. J’essaie d’être propre techniquement, d’aider l’équipe… et si je peux ajouter quelques buts, c’est encore mieux.
J’aime les chevaux et les courses, d’autant plus qu’ici il y a beaucoup d’hippodromes. J’aime aussi lire, colorier, aller au restaurant, jouer à la console avec mes amis ou jouer au padel. En ce moment, je lis Maud Ankaoua. C’est du développement personnel : l’héroïne doit gravir une montagne, mais derrière la métaphore, la montagne représente les épreuves de la vie. J’aime les choses simples, le sport en général et les activités relaxantes.
C’est une période particulière. Il y a beaucoup d’internationaux, donc nous sommes peu à rester. Mais il faut quand même travailler, on ne peut pas perdre de temps. On a bien bossé physiquement, pris du rythme, on ne s’est pas relâchés. On a fait une très bonne semaine. On attend maintenant le retour des internationaux en espérant que tout se soit bien passé pour eux et qu’ils reviennent en forme pour le déplacement à Metz.
Ça ne va pas être simple. Ils n’ont pas encore pris de points et c’est toujours difficile d’affronter une équipe en manque de points. En plus, ce sera chez eux, dans une ambiance particulière, avec une forte ferveur. Ce ne sera pas simple, mais à nous de rester sérieux, de poursuivre notre dynamique. Honnêtement, si après trois matchs on nous avait dit qu’on aurait 4 points, peu de monde y aurait cru. Donc il faut continuer, rester en bloc, faire les efforts ensemble. Si on garde la même dynamique que sur les trois derniers matchs, je pense qu’on peut aller chercher un résultat à Metz.
Ici, on sent un vrai soutien. Ils sont respectueux et bienveillants. Quand on est un peu dans le dur pendant un match, on sent qu’ils nous poussent. Leur présence fait la différence, ça fait un homme de plus sur le terrain. C’est top.