Entretien Yahia FofanaEntretien Yahia Fofana
Quelques jours après s’être déplacé sur la pelouse de son club formateur au Havre, Yahia Fofana s’est confié pour vous sur sa saison, ses débuts en tant que gardien, ses inspirations, ses meilleurs souvenirs au Club ainsi que ses ambitions en sélection.
C’était un match vraiment spécial. Le Havre, c’est une ville où j’ai passé sept années de ma vie. Alors forcément, y retourner, ça fait remonter beaucoup de souvenirs, des flashbacks. Mais j’étais content, surtout avec cette victoire et ce clean-sheet sur un terrain que je connais si bien. J’ai revu beaucoup de personnes que je connais, que ce soit des intendants, des éducateurs ou même des joueurs. Ça m’a fait plaisir de revoir tout ce monde-là. Ce sont des moments qui rappellent à quel point le football crée des liens.
Ce sont des périodes magnifiques. À l’Espérance, c’est là que j’ai vraiment commencé à jouer au football et que je suis devenu gardien. J’y ai connu des joueurs formidables, comme Moussa Diaby ou Youssouf Fofana, qui sont aujourd’hui en Équipe de France.
Puis au Red Star, j’ai passé deux années incroyables. J’y ai aussi rencontré des gens merveilleux et des joueurs talentueux comme Sacha Boey, qui est maintenant au Bayern Munich. Ces expériences m’ont beaucoup apporté.
Pas vraiment ! À mes débuts, je voulais être attaquant, marquer des buts. Mais, honnêtement, je n’étais pas très bon (rire). C’est mon frère, qui était coach à l’Espérance, qui m’a mis dans les buts. J’avais à peu près huit ans. Finalement, ça a été une bonne décision !
Il y en a beaucoup. Steve Mandanda, Salvatore Sirigu, que j’allais voir au Parc des Princes étant enfant, Manuel Neuer, Gianluigi Buffon… Ce que j’aime chez eux, c’est leur caractère, leur leadership, leur présence sur le terrain. J’essaie de m’inspirer de tout ça pour progresser.
Oui évidemment. Il a beaucoup évolué par rapport à avant. Maintenant, on demande aux gardiens de relancer, de jouer au pied ou encore jouer plus haut sur le terrain. Beaucoup de gardiens arrivent à faire tout ça aujourd’hui, ce qui a fait évoluer le poste.
Sans hésiter, la montée en Ligue 1 l’année dernière. C’était un moment magique, aussi bien sur le plan collectif que personnel. C’était une très belle saison. Je repense aussi à des matchs marquants comme celui contre Concarneau. On était mené 0-2 et on est parvenu à s’imposer 4-2. Il y a aussi la victoire à domicile face à Guingamp, où j’ai réalisé une grande performance qui m’a beaucoup mis en confiance avant de partir pour la CAN. Évidemment, je pense également au match à Annecy, avec ce but à la dernière seconde décisif pour la montée. Ces moments restent gravés en moi.
« Mon but était d’aider à remettre Angers SCO à sa place, en Ligue 1, et c’est ce qu’on a fait. »
Oui forcément, c’était important. Ça me tenait à cœur. Quand je suis arrivé, le Club était en Ligue 1. Malheureusement, on est descendu. Mon but était d’aider à remettre Angers SCO à sa place, en Ligue 1, et c’est ce qu’on a fait. Maintenant, notre objectif est de nous maintenir le plus longtemps possible.
Je dirais ma lecture de jeu, ma gestion de la profondeur, ma communication avec mes défenseurs et mes sorties aériennes. Maintenant, je sors beaucoup et je suis plus présent sur les coups de pied arrêtés. J’ai aussi beaucoup travaillé sur mon jeu au pied et mes relances, qui sont des éléments essentiels pour un gardien aujourd’hui. Je sens que j’ai franchi des étapes importantes.
Je ne sais pas si j’occupe une place importante. Je suis quelqu’un de normal, quand il faut parler je parle. J’essaie aussi de donner des conseils aux jeunes. C’est vrai que le poste de gardien donne un rôle important, mais je suis quelqu’un de normal dans le groupe.
« Greg Malicki est une personne précieuse pour moi. »
Avec Greg, on a une très belle relation. On s’est entendu dès le début. Il a connu le poste et le haut niveau, donc c’est beaucoup plus facile pour moi. Je l’écoute au quotidien. Tout ce qu’il dit lorsqu’on prépare les matchs se produit très souvent sur le terrain. C’est une personne précieuse pour moi ainsi que, je pense, pour Melvin (Zinga) et Oumar (Pona). C’est quelqu’un qui donne beaucoup de conseils et qui nous pousse vers le haut. Je suis content de travailler avec lui et j’espère continuer de le faire pendant longtemps.
On a tous une très bonne relation. Avec Melvin, on se connaît depuis le centre de formation du Havre, donc on a forcément une bonne relation. On a été formé en même temps et Melvin est devenu un ami. Oumar lui est plus jeune et on a également une bonne relation. J’essaie de lui donner des conseils. S’il continue sur ce chemin, peut-être que ce sera lui qui gardera les buts du Club dans le futur.
Oui, tout est allé très vite. Honnêtement, si on m’avait dit lors de ma première sélection que je serais Champion d’Afrique quelques mois plus tard, je ne l’aurais pas cru. C’était une expérience incroyable, même si je n’ai pas eu le temps de réaliser sur le moment. Ce n’est qu’en fin de saison que j’ai vraiment pris conscience de ce que j’avais accompli.
C’est une immense fierté. J’ai des attaches très fortes à la Côte d’Ivoire. J’y allais souvent avec mes frères et soeurs lorsque j’étais petit et y ait passé beaucoup de temps. J’ai toute ma famille là-bas. Porter ce maillot, c’est rendre fiers mes proches, mes parents, et moi-même. C’est une émotion indescriptible et toujours un plaisir de porter ce maillot.
On est premiers de notre groupe devant le Gabon où jouent Jim (Allevinah) et Jacques (Ekomié). On va devoir se battre les uns contre les autres pour décrocher cette place. On a déjà obtenu notre ticket pour la CAN au Maroc, ce qui est important. Maintenant, la Coupe du Monde est notre prochain objectif. Participer à cette Coupe du Monde aux États-Unis, c’est un rêve d’enfant. J’espère qu’on y arrivera car c’est très important pour le pays.
Oui c’est une belle reconnaissance ! Après une seule saison en tant que titulaire avec la Côte d’Ivoire, être parmi les cinq meilleurs gardiens d’Afrique, sachant que le continent est très grand, avec de très bons gardiens, c’est déjà une victoire pour moi. Je suis très content et j’espère gagner mais il y a de sacrés concurrents et être parmi les cinq meilleurs, c’est déjà bien.