Interview Yassin BelkhdimInterview Yassin Belkhdim

Après deux saisons passées avec l’équipe réserve, Yassin Belkhdim a réussi à s’affirmer au sein du groupe d’Alexandre Dujeux. Notre milieu de terrain revient sur cette période de progression et se confie sur son ressenti.

Yassin Belkhdim lors du match nul obtenu à Marseille en octobre 2024.

Comment te sens-tu en ce moment dans ta vie, sur le terrain, et de manière générale ?

Personnellement, je me sens très bien. En dehors du terrain, tout se passe bien. Sur le terrain, en ce moment, les résultats ne sont pas très favorables, mais on va tout faire pour arranger ça.

Tu es arrivé à Angers en 2021, raconte-nous comment ça s’est fait ?

J’étais au FC Mantois à l’époque, j’avais joué contre la réserve d’Angers en CFA. J’ai fait un gros match et j’ai même marqué, je me souviens qu’on avait fait 2-2. Et du coup, dans la foulée, le directeur du Centre de Formation du SCO a contacté le club où j’étais, le FC Mantois. Je suis venu faire 3-4 jours ici et j’avais un choix à faire entre Angers et Nice. J’ai demandé à ma mère ce qu’elle préférait et elle a choisi Angers, donc je suis parti à Angers. 

Tu sais pourquoi ce choix ? Non, je pense qu’elle a choisi parce que c’était plus proche. Je pense que c’est pour ça !

Tu connaissais quoi du SCO à cette époque ?

Je connaissais de nom. Je regardais souvent à l’école, le lundi, le résumé de la Ligue 1 et des buts. Je voyais souvent Angers. Mais sinon, je ne connaissais pas plus que ça. Je suis quelqu’un qui fait confiance à ma maman. Je lui ai proposé de choisir, et elle a choisi.

Comment as-tu vécu ton arrivée ici ? Quels souvenirs tu en as ?

Je suis arrivé dans l’objectif de m’installer avec la réserve dans un premier temps. J’ai signé un contrat de stagiaire pro. Je voulais faire mes deux ans et continuer à progresser. J’ai travaillé pour essayer de m’imposer avec l’équipe réserve, et ça s’est très bien passé. Les deux années, je jouais presque tout le temps titulaire.

Je me souviens même que pour mon premier match de championnat avec la B, j’ai marqué. C’était contre Mont-de-Marsan, je me rappelle. J’ai beaucoup progressé en réserve, et ça m’a beaucoup aidé. J’ai joué 70 matchs de N2, et franchement c’est un championnat qui te fait progresser dans tous les niveaux. C’était un bon tremplin pour moi. 

Tu signes ton premier contrat pro en 2022, mais il y a du temps avant que tu trouves ta place au sein du groupe pro. Comment vis-tu cette période ?

Franchement, on se dit que c’est bien, que tu as signé ton premier contrat pro et on est content. Parfois, on a tendance à se relâcher mais dans mon cas, j’ai encore plus travaillé. Quand j’ai signé pro, j’ai fait ma première prépa avec le groupe A et je pense que je n’étais pas encore assez au niveau du monde professionnel. Donc j’ai continué à bosser.

Malheureusement, je me suis fait opérer dans la foulée d’une blessure au pied. Ça m’a un peu freiné dans ma progression. Après m’être fait opérer, j’ai bien récupéré, j’ai fait mes soins et je suis revenu avec la réserve. Je faisais quelques fois des entraînements avec les pros dans cette fin de saison-là.

Puis arrive cette première fois, tu es titulaire à Houille en 2023 lors d’une entrée en lice en Coupe de France. Tu ressens quoi à ce moment ?

Quand j’ai su que j’allais jouer titulaire pour mon premier match en pro et en plus dans mon département, à côté de là où j’ai habité, que j’allais voir toute ma famille… Il y avait beaucoup de satisfaction parce que j’ai beaucoup travaillé pour ça. Donc du mérite, oui, mais j’étais surtout pressé de jouer ce match-là. J’étais très pressé. On s’est qualifié et j’ai pu délivrer une passe décisive.

Plus tard dans cette saison, le coach te fait confiance et te donne de plus en plus de temps de jeu. Tu te dis quoi à ce moment-là ?

Mon premier souvenir ou mon premier mot, c’est « enfin ». J’avais enfin ce que je voulais depuis le début et j’ai travaillé pour ça.

J’ai tout donné pour être performant sur le peu de temps de jeu que j’avais en fin de saison pour montrer qu’il pouvait me faire confiance davantage et me donner encore plus de temps de jeu.

Selon toi, tu attendais de saisir l’opportunité, ou tu ressens vraiment avoir progressé et c’est arrivé parce que tu étais meilleur ?

Le coach voyait que je progressais au fil des entraînements. Donc il m’a fait confiance et moi, j’ai su saisir l’opportunité qu’il m’a donnée.

Je pense qu’en début de saison dernière, je n’étais pas encore prêt. En plus, j’ai eu ma luxation à l’épaule durant la prépa et ça m’a une nouvelle fois freiné. Le coach estimait que je n’étais pas au niveau donc j’ai continué à travailler comme je le faisais depuis mes débuts ici, et j’ai été récompensé en temps de jeu. 

Ensuite, il y a la montée en Ligue 1 à laquelle tu as participé. Et un mois plus tard, en juin 2024, tu deviens papa pour la première fois…

Je pense que c’est la plus belle chose qui me soit arrivée, d’être devenu papa. Ça m’a vraiment aidé dans tout. J’ai pris en maturité, ça m’a donné encore plus de joie de vivre. Quand tu rentres à la maison, tu oublies tout et tu vois juste ton fils, c’est incroyable. 

Maintenant, j’ai une raison de motivation en plus. Quand je vais sur le terrain le matin, je me dis que je ne fais pas ça que pour moi. J’ai des gens derrière moi et j’ai surtout mon fiston derrière moi. C’est vraiment la plus belle chose qui me soit arrivée.

Et cette maturité, tu la ressens aussi sur le terrain ?

Oui, vraiment. Franchement, je ne sais pas comment l’expliquer, mais être papa, ça m’a beaucoup aidé dans la vie de tous les jours et sur le rectangle vert.

Yassin lors de la victoire de nos Angevins à Strasbourg en huitième de finale de la Coupe de France.

Comment tu décrirais ton profil de jeu ?

Je suis un coureur. Je suis quelqu’un qui se bat beaucoup pour l’équipe. On va dire le travail de l’ombre un peu.

Je fais beaucoup de courses dans un match et je ne lâche rien, sur le terrain je me bats comme un chien. J’ai des qualités techniques qui me permettent de jouer en une, deux touches dans des zones réduites. Je sais que sur un match, je peux courir énormément donc, je décrirais mon style de jeu comme un travailleur de l’ombre.

Dans un groupe tu as les plus anciens et les jeunes. Comment tu t’y situes ?

Moi, je me situe entre les deux. Je reste beaucoup avec les jeunes, mais je parle aussi avec des anciens. Je suis vraiment entre les deux. Je passe beaucoup de temps avec Jacques, Lilian, Marius, Manu. Mais je parle aussi beaucoup avec Cédric, Abdoulaye, avec Jordan aussi de temps en temps, il me donne quelques conseils. J’ai beaucoup d’affinité avec ce groupe. On me taquine beaucoup dans ce vestiaire et ça veut dire qu’on m’aime bien, donc tant mieux.

Yassin lors d’un Bootcamp organisé au stage de pré-saison 2024-2025 du groupe professionnel.

Comment tu as découvert le football ? 

Quand j’étais petit, on jouait dans la cour de l’école. J’avais commencé un peu le football en club quand j’étais jeune. Puis j’avais arrêté deux années mais c’est à ce moment-là que j’ai vraiment joué avec mes frères, dans la cour. C’est à ce moment que j’ai vraiment appris mes premières bases du football avec mes frères. Et franchement, là, je me suis dit que je voulais être footballeur.

Depuis ton arrivée à Angers SCO en 2021, c’est quoi ton plus beau souvenir ?

C’est la montée, bien sûr. C’est ma première saison en pro et j’ai vécu une montée en Ligue 1. Franchement, c’est incroyable. C’était magique.

Yassin dans le bus impérial lors de la remontée d’Angers SCO en Ligue 1, le 17 mai 2024.

Dans le futur, c’est quoi ton plus grand rêve ? 

Mon plus grand rêve, ça serait de tout faire pour être sélectionné avec le Maroc et gagner une Coupe du Monde ou une Coupe d’Afrique.

Est-ce qu’il y a un ou plusieurs joueurs dont tu t’inspires ? 

Mon joueur préféré ? J’ai toujours aimé Ozil. Mais dont je m’inspire… je pense que c’est N’Golo Kante. Parce qu’il est à la récupération, c’est vraiment milieu box-to-box, donc je le regarde beaucoup.

Comment vois-tu les prochaines années de ta carrière ?

Déjà, je vais tout faire pour continuer à m’améliorer personnellement. Je pense qu’il faudrait que j’essaie d’avoir des statistiques, des buts, quelques passes décisives. Pour l’instant, je suis bien au SCO, donc je vais tout faire pour bien finir la saison, qu’on se maintienne et qu’on soit tous heureux à la fin de la saison.

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