Interview Yassin BelkhdimInterview Yassin Belkhdim
Après deux saisons passées avec l’équipe réserve, Yassin Belkhdim a réussi à s’affirmer au sein du groupe d’Alexandre Dujeux. Notre milieu de terrain revient sur cette période de progression et se confie sur son ressenti.
Personnellement, je me sens très bien. En dehors du terrain, tout se passe bien. Sur le terrain, en ce moment, les résultats ne sont pas très favorables, mais on va tout faire pour arranger ça.
J’étais au FC Mantois à l’époque, j’avais joué contre la réserve d’Angers en CFA. J’ai fait un gros match et j’ai même marqué, je me souviens qu’on avait fait 2-2. Et du coup, dans la foulée, le directeur du Centre de Formation du SCO a contacté le club où j’étais, le FC Mantois. Je suis venu faire 3-4 jours ici et j’avais un choix à faire entre Angers et Nice. J’ai demandé à ma mère ce qu’elle préférait et elle a choisi Angers, donc je suis parti à Angers.
Tu sais pourquoi ce choix ? Non, je pense qu’elle a choisi parce que c’était plus proche. Je pense que c’est pour ça !
Je connaissais de nom. Je regardais souvent à l’école, le lundi, le résumé de la Ligue 1 et des buts. Je voyais souvent Angers. Mais sinon, je ne connaissais pas plus que ça. Je suis quelqu’un qui fait confiance à ma maman. Je lui ai proposé de choisir, et elle a choisi.
Je suis arrivé dans l’objectif de m’installer avec la réserve dans un premier temps. J’ai signé un contrat de stagiaire pro. Je voulais faire mes deux ans et continuer à progresser. J’ai travaillé pour essayer de m’imposer avec l’équipe réserve, et ça s’est très bien passé. Les deux années, je jouais presque tout le temps titulaire.
Je me souviens même que pour mon premier match de championnat avec la B, j’ai marqué. C’était contre Mont-de-Marsan, je me rappelle. J’ai beaucoup progressé en réserve, et ça m’a beaucoup aidé. J’ai joué 70 matchs de N2, et franchement c’est un championnat qui te fait progresser dans tous les niveaux. C’était un bon tremplin pour moi.
Franchement, on se dit que c’est bien, que tu as signé ton premier contrat pro et on est content. Parfois, on a tendance à se relâcher mais dans mon cas, j’ai encore plus travaillé. Quand j’ai signé pro, j’ai fait ma première prépa avec le groupe A et je pense que je n’étais pas encore assez au niveau du monde professionnel. Donc j’ai continué à bosser.
Malheureusement, je me suis fait opérer dans la foulée d’une blessure au pied. Ça m’a un peu freiné dans ma progression. Après m’être fait opérer, j’ai bien récupéré, j’ai fait mes soins et je suis revenu avec la réserve. Je faisais quelques fois des entraînements avec les pros dans cette fin de saison-là.
Quand j’ai su que j’allais jouer titulaire pour mon premier match en pro et en plus dans mon département, à côté de là où j’ai habité, que j’allais voir toute ma famille… Il y avait beaucoup de satisfaction parce que j’ai beaucoup travaillé pour ça. Donc du mérite, oui, mais j’étais surtout pressé de jouer ce match-là. J’étais très pressé. On s’est qualifié et j’ai pu délivrer une passe décisive.
Mon premier souvenir ou mon premier mot, c’est « enfin ». J’avais enfin ce que je voulais depuis le début et j’ai travaillé pour ça.
J’ai tout donné pour être performant sur le peu de temps de jeu que j’avais en fin de saison pour montrer qu’il pouvait me faire confiance davantage et me donner encore plus de temps de jeu.
« Être devenu papa est la plus belle chose qui me soit arrivée. Quand je vais sur le terrain, je me dis que je ne le fais pas que pour moi. »
Le coach voyait que je progressais au fil des entraînements. Donc il m’a fait confiance et moi, j’ai su saisir l’opportunité qu’il m’a donnée.
Je pense qu’en début de saison dernière, je n’étais pas encore prêt. En plus, j’ai eu ma luxation à l’épaule durant la prépa et ça m’a une nouvelle fois freiné. Le coach estimait que je n’étais pas au niveau donc j’ai continué à travailler comme je le faisais depuis mes débuts ici, et j’ai été récompensé en temps de jeu.
Je pense que c’est la plus belle chose qui me soit arrivée, d’être devenu papa. Ça m’a vraiment aidé dans tout. J’ai pris en maturité, ça m’a donné encore plus de joie de vivre. Quand tu rentres à la maison, tu oublies tout et tu vois juste ton fils, c’est incroyable.
Maintenant, j’ai une raison de motivation en plus. Quand je vais sur le terrain le matin, je me dis que je ne fais pas ça que pour moi. J’ai des gens derrière moi et j’ai surtout mon fiston derrière moi. C’est vraiment la plus belle chose qui me soit arrivée.
Oui, vraiment. Franchement, je ne sais pas comment l’expliquer, mais être papa, ça m’a beaucoup aidé dans la vie de tous les jours et sur le rectangle vert.
« Sur le terrain, je me bats comme un chien. »
Je suis un coureur. Je suis quelqu’un qui se bat beaucoup pour l’équipe. On va dire le travail de l’ombre un peu.
Je fais beaucoup de courses dans un match et je ne lâche rien, sur le terrain je me bats comme un chien. J’ai des qualités techniques qui me permettent de jouer en une, deux touches dans des zones réduites. Je sais que sur un match, je peux courir énormément donc, je décrirais mon style de jeu comme un travailleur de l’ombre.
Moi, je me situe entre les deux. Je reste beaucoup avec les jeunes, mais je parle aussi avec des anciens. Je suis vraiment entre les deux. Je passe beaucoup de temps avec Jacques, Lilian, Marius, Manu. Mais je parle aussi beaucoup avec Cédric, Abdoulaye, avec Jordan aussi de temps en temps, il me donne quelques conseils. J’ai beaucoup d’affinité avec ce groupe. On me taquine beaucoup dans ce vestiaire et ça veut dire qu’on m’aime bien, donc tant mieux.
Quand j’étais petit, on jouait dans la cour de l’école. J’avais commencé un peu le football en club quand j’étais jeune. Puis j’avais arrêté deux années mais c’est à ce moment-là que j’ai vraiment joué avec mes frères, dans la cour. C’est à ce moment que j’ai vraiment appris mes premières bases du football avec mes frères. Et franchement, là, je me suis dit que je voulais être footballeur.
C’est la montée, bien sûr. C’est ma première saison en pro et j’ai vécu une montée en Ligue 1. Franchement, c’est incroyable. C’était magique.
Mon plus grand rêve, ça serait de tout faire pour être sélectionné avec le Maroc et gagner une Coupe du Monde ou une Coupe d’Afrique.
Mon joueur préféré ? J’ai toujours aimé Ozil. Mais dont je m’inspire… je pense que c’est N’Golo Kante. Parce qu’il est à la récupération, c’est vraiment milieu box-to-box, donc je le regarde beaucoup.
Déjà, je vais tout faire pour continuer à m’améliorer personnellement. Je pense qu’il faudrait que j’essaie d’avoir des statistiques, des buts, quelques passes décisives. Pour l’instant, je suis bien au SCO, donc je vais tout faire pour bien finir la saison, qu’on se maintienne et qu’on soit tous heureux à la fin de la saison.